Au Sénégal : une assurance maladie pour les travailleuses en situation de précarité

Au Sénégal : une assurance maladie pour les travailleuses en situation de précarité

Au Sénégal, 97 % des entités économiques recensées sont informelles. Ce secteur concerne principalement la pêche, le petit commerce, l’artisanat et emploie 75 % des femmes sénégalaises.

Inégalités de revenus avec leurs homologues masculins, manque de formation… les conditions de travail de ces femmes sont précaires, souvent sans accès à l’électricité ou aux latrines, et leur protection sociale est inexistante. Leurs faibles revenus les rendent vulnérables aux accidents de la vie –par exemple, lorsqu’elles tombent malade, il n’y a pas d’argent ni pour subvenir aux besoins quotidiens de la famille, ni pour se soigner – et restreignent leur capacité à contribuer aux systèmes de protections existants, sensés couvrir « l’accès aux soins médicaux et la garantie de revenu, en particulier pour les personnes âgées et en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, d’accident du travail, de maternité ou de disparition du soutien de famille ».

Dans ce contexte 2 membres du CFSI, la CFDT – via son organisme de coopération internationale l’Institut Belleville et l’ONG Essentiel, ont lancé en partenariat avec l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), ce projet d’accès à la protection sociale et à des conditions de travail décentes, à destination de 250 femmes transformatrices de poisson.

À Yenne et Mbao, l’activité de la pêche traditionnelle est centrale. Les femmes qui transforment le poisson rencontrent de grandes difficultés d’écoulement de leurs produits. Elles peinent aussi à accéder à des outils de travail corrects comme à des conditions d’hygiène acceptables.

L’objectif du projet est dans un premier temps d’améliorer la production par le biais de la formation : cours d’alphabétisation, de gestion, d’emballage et de stockage, d’hygiène, de santé sécurité au travail… ; d’adaptation de l’équipement : acquisition de fumoirs, claies de séchage, bassines, brosses… ; et d’identifier des marchés pour l’écoulement des produits.

Dans un second temps, plusieurs études vont être menées pour évaluer le risque maladie et tester, en collaboration avec le ministère du Travail sénégalais, un « régime simplifié des petits contribuables ». L’augmentation des revenus de ces femmes par les améliorations apportées à leurs outils de production, ainsi que le travail de sensibilisation aux avantages d’une protection sociale, les inciterons à participer à l’expérimentation.

Le résultat de cette expérimentation servira à alimenter une réflexion sur les stratégies syndicales à adopter en faveur d’un meilleur accès à la protection sociale envers les publics en situation de précarité. En France, il s’agit notamment des nouvelles formes de travail portées par les plateformes numériques.

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Depuis la crise de la Covid-19, la situation de ces femmes s’est détériorée pour en savoir plus, cliquez ici.

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