France-Mali : Développer l’économie sociale et solidaire pour faciliter l’insertion économique des migrants
Des représentants des associations Grdr-Mali, Acteurs pour une Economie Solidaire Hauts-de-France (Apes) et Espace migration et développement de Kayes (EMDK), entrent dans le camp de réfugiés de Grande-Synthe. 2 500 personnes y vivent dans des tentes, éparpillées sur 20 hectares de terrain marécageux, dans des conditions d’hygiène déplorables.
Le camp est essentiellement occupé par des personnes de nationalité kurde (Syriens, Irakiens, Iraniens). Beaucoup sont des femmes et des enfants. L’abondance de la boue dans le camp (même sous les tentes) rend extrêmement difficiles les conditions de vie et la mobilité des réfugiés.
Le Maire de Grande-Synthe explique que grâce à la proximité du port de Dunkerque, la ville a connu un essor industriel indéniable après-guerre, soutenu par l’arrivée d’une main d’œuvre polonaise, italienne, espagnole et sud-méditerranéenne. Mais depuis les années 80 et la perte de grosses industries, le chômage touche presque un quart de la population de la région.
L’idée de cette rencontre est de trouver ensemble les leviers par lesquels, comme lorsqu’elle était à son apogée, la ville pourrait tirer parti des flux migratoires (plus d’une centaine d’arrivées par jour) afin de relancer l’économie locale.
La région de Kayes au Mali présente des caractéristiques économiques et sociales (position transfrontalière, fortes mobilités humaines, difficultés économiques, manque de formation professionnelle et chômage des jeunes) similaires à la région Hauts-de-France.
Aguerris à ces questions, les représentants du Grdr-Mali et de l’EMDK ont invité le maire et les services de la ville à impulser un dialogue multi-acteurs (services techniques de l’État, collectivités, entreprises locales…) et une politique sociale d’accueil et d’intégration des migrants. Nombre d’entre eux sont ingénieurs, commerçants, restaurateurs ou ouvriers qualifiés… et ont un important capital technique, professionnel, économique et socioculturel qui peut profiter au territoire d’accueil. (Témoignage du 22 janvier 2016).
En la matière, l’économie sociale et solidaire, qui rassemble des structures dont le fonctionnement et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale, a été vue par les deux parties comme un vecteur intéressant d’intégration des migrants. Au Mali aussi, cette économie est promue par les mêmes acteurs pour impulser un développement local plus inclusif.
Ce projet, soutenu par le programme Coopérer autrement en acteurs de changement coordonné par le CFSI, a pour mission de mettre en lien et de faire travailler ensemble les organisations du Nord et du Sud qui partagent des enjeux communs.
Terminé en 2019, il a permis à 14 projets économiques portés par des personnes issues de la migration de voir le jour en Hauts-de-France. Un club entrepreneur a été créé afin de proposer des pistes de réflexions, des solutions en fonction des besoins exprimés par les porteurs de projets.
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