En Côte d’Ivoire l’élevage de tilapias prend son essor
Si la Côte d’Ivoire est reconnue pour ses plantations de cacao, l’élevage de tilapias constitue un complément important de revenus et une bonne source de protéines pour la population rurale. Malheureusement, cette production de poisson frais est concurrencée par les importations à bas coût de tilapias en provenance de Chine et d’autres espèces plus courantes de poissons congelés de moindre qualité.
Ce projet porté par l’association française l’APDRA Pisciculture Paysanne et l’Association des pisciculteurs de Côte d’Ivoire, se donne pour objectif de soutenir 600 familles de pisciculteurs réparties en 22 groupements. Afin de développer les débouchés de vente, des formations sont également dispensées à 120 mareyeuses partenaires.
Après 36 mois d’accompagnement, les conditions de production et de distribution s’améliorent. Malgré la difficulté de trouver de l’alimentation pour les poissons à prix abordable, les tilapias sont de plus en plus gros (de 350 gr à 500 gr l’unité) ce qui permet d’augmenter leur prix de vente. Une grille commune taille-prix a été partagée avec les mareyeuses afin de faciliter les relations commerciales et la compréhension de l’offre de la part des consommateurs vis-à-vis des offres concurrentes.
Du point de vue logistique, si la plupart des ventes se fait à l’étang, un système de bacs sous aération est testé en ville pour la vente de poissons vivants. Les mareyeuses ont été équipées de glacières et de congélateurs. Enfin, la filière s’organise en créant des Unions de pisciculteurs par zone géographique, afin d’échanger des expériences et de mieux défendre les intérêts de la filière auprès des pouvoirs publics.
Awa DIARRASOUBA, présidente du groupement des mareyeuses de Sinfra, 53 ans, mariée, 7 enfants nous livre son témoignage :
« Grâce à l’APDRA, nous avons bénéficié de sessions de formation pour la bonne pratique du commerce de poisson frais et nous avons reçu des bassines et des glacières pour le transport. Nous sommes dans l’attente de la mise à disposition d’un local par le groupement des pisciculteurs de Sinfra, dans lequel nous installerons le congélateur. Les mareyeuses cotiseront 200 FCFA (soit 0.30 euros) chaque dimanche pour l’utilisation du matériel, ce qui permettra l’entretien et le renouvellement de celui-ci par la suite. Nous espérons ainsi donner l’opportunité à un grand nombre de femmes de pratiquer le commerce du poisson de pisciculture. »