Au Congo Brazzaville : les travailleuses domestiques se mobilisent pour défendre leurs droits
Au Congo plus particulièrement dans les grandes villes comme Brazzaville, au moins la moitié des ménages ayant un revenu conséquent emploient des personnes assumant les tâches domestiques. Majoritairement constituée de femmes, cette main d’œuvre est l’une des plus exploitées et des plus maltraitées dans le monde du travail.
Salaires bas et payés de façon irrégulière, heures de travail excessivement longues, absence des périodes de repos, ces femmes subissent aussi parfois des maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles, ou encore des privations de nourriture.
La Direction départementale du travail de Brazzaville révèle que les plaintes des femmes domestiques sont très rares. En effet non seulement elles ne sont protégées par aucune convention collective mais de plus, elles ne connaissent pour la plupart ni leurs droits, ni où porter plainte. Elles sont également exclues des systèmes de protection sociale existants.
Ce projet, porté par l’Union des syndicats du Congo (USC) et l’association jeunesse pour le développement, soutenu par l’Union européenne dans le cadre de son instrument pour la démocratie et les droits de l’homme a pour objectif d’améliorer les conditions de vie de ces femmes.
Dans 4 arrondissements de Brazzaville, 300 femmes travailleuses domestiques sont accompagnées depuis le lancement de projet en mars 2019. Au programme : remontées des difficultés rencontrées quant aux conditions de travail de chacune, conférences débats et distribution de brochures pour qu’elles connaissent leurs droits, accompagnement à la structuration d’un collectif de femmes pour qu’elles puissent se défendre. Parallèlement à ces actions, une campagne de communication est prévue dans les médias à l’attention des populations et des pouvoirs publics afin de pousser le gouvernement congolais à élaborer une convention collective du travail domestique et ratifier la convention N°189 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) relative au travail domestique.
N. Nathalie « Je n’avais plus rien pour subvenir aux besoins de ma famille parce que cela faisait trois mois que je n’étais plus rémunérée. Ainsi, j’ai pris des vivres dans le congélateur de mon patron pour nourrir ma famille. Le patron a décidé de me payer le salaire d’un mois avec des retenues sur mon salaire car il a comptabilisé les produits que je prenais dans son congélateur. Grâce à la formation, je lui ai rappelé que les femmes de ménage ont comme tout travailleur et toute personne des droits et je lui ai dit que je n’aurais pas eu la force de travailler sans salaire pendant trois mois sans cette nourriture. Le patron est resté calme et m’a donnée sans retenue mes trois mois de salaire ».
Ce projet est réalisé par des OSC membres du PCPA Congo, programme cofinancé par l’Agence Française de Développement et les donateurs du CFSI. Pour que ce projet se poursuive, nous avons besoin de votre soutien ! Faites un don.
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