Au Congo Brazzaville : l’accès aux biens essentiels et aux masques, une priorité
En plus des gestes barrières contre la Covid-19 (équipements, distanciation sociale…), un confinement et un couvre-feu ont été décrétés le 1er avril 2020 sur tout le territoire par le président de la République, empêchant la libre circulation des populations. Bien que les textes aient annoncé la mise à disposition d’autorisations dérogatoires pour les déplacements jugés essentiels, l’obtention d’un laisser-passer n’est pas toujours gratuit.
Face à la pandémie Covid-19, les membres du PCPA Congo se mobilisent pour répondre aux besoins pressants des plus vulnérables et participer aux décisions publiques
La pandémie a mis le pays dos au mur et les membres du PCPA ne sont pas épargnés. Désormais tout tourne au ralenti, lorsque les activités ne sont pas tout simplement arrêtées.
C’est le cas par exemple de l’Œuvre Notre Dame des veufs et orphelins du Congo (ONDVOC), qui a été contrainte d’annuler une émission télévisée sur « les pratiques ancestrales dégradantes des veuves et la promulgation du nouveau code de la famille et des personnes ».
Cependant, malgré ces restrictions, plusieurs membres s’efforcent, seuls ou en collectif, de mener leurs activités habituelles, en plus de celles liées à la pandémie. Ils font du plaidoyer, de la sensibilisation, de la prise en charge psychologique et sociale, de la désinfection de locaux à la demande, de la promotion du jardin potager à domicile pour lutter contre la crise alimentaire, apportent des soins médicaux aux personnes vulnérables, etc.
L’Observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD) a mené un plaidoyer pour l’instauration de la gratuité de l’eau et de l’électricité, ainsi que des « pauses de paiements sur les crédits en cours de remboursement » par les banques et les établissements de micro-finance. Cette action a trouvé gain de cause. En quelques semaines, le président de la République a annoncé la gratuité de ces services élémentaires.
Par ailleurs, le Réseau des intervenants sur le phénomène des enfants en rupture avec les parents (Reiper) mène actuellement des activités de prévention, de référencement et de prise en charge des enfants vulnérables contre les risques sociaux liés au Covid-19, en partenariat avec la Direction départementale des affaires sociales, avec l’appui de l’Unicef.
Enfin, plusieurs membres de Pointe Noire, des Plateaux et de la Cuvette se sont constitués en collectifs pour plaider une implication légitime de la société civile dans le dispositif officiel de riposte au Covid-19.
Faire face à la pénurie de masque
Une consultation menée auprès des membres du PCPA Congo a montré que le besoin d’équipements de protection est criant, surtout pour ceux agissant dans le domaine de la santé et qui ne peuvent pas observer la distanciation avec leurs patients.
Compte tenu de la hausse des prix et de la rareté de ces produits sur le marché, certains membres du programme se sont lancés dans la fabrication de masques artisanaux, à l’instar de l’association Enfance créatrice de développement (Encred) et de l’Association des Petites sœurs dominicaines du Congo (APSDC) à Brazzaville, de l’Association des couturiers et couturières du Congo-MOD (ACM) à Pointe Noire et de l’association Actions de solidarité internationale (ASI) dans les deux villes précitées. Ces masques sont destinés aux membres, aux bénéficiaires et autres populations sensibilisées.
Au Congo Brazzaville, 46,5 % la population vit en dessous du seuil de pauvreté (1,25 dollar par jour) (source : actualitix 2011). Depuis 2016, le taux d’extrême pauvreté a malheureusement augmenté en raison de la baisse des cours du pétrole, surtout en milieu rural (source : Banque mondiale). Le nombre de personnes basculant dans la grande pauvreté augmentera encore du fait des mesures de confinement, empêchant bon nombre de congolais de gagner leur vie au jour le jour. Afin de soutenir les organisations de la société civile qui se mobilisent courageusement contre la précarité et les inégalités dans un contexte difficile (ex: coupures de courant récurrentes (source RFI, avril 2020), difficultés de circulation…). Faites un don.