A Madagascar : les artisans unis face aux contrefaçons

A Madagascar, les artisans sont victimes des copies. En se regroupant, ils plaident efficacement auprès des pouvoirs publics en faveur d'une labellisation de leurs produits.
Près d’un malgache sur huit travaille dans l’artisanat, un secteur qui permet d’accéder à des revenus. Mais être artisan n’est pas un métier facile. L’un des principaux problèmes rencontrés (notamment dans le secteur de la vannerie, de la broderie et du textile) est la contrefaçon. Les créations sont copiées dès qu’elles sont mises sur le marché par des produits de basse qualité, vendus à des prix dérisoires. Il est pourtant possible de déposer un titre pour les protéger mais le dispositif est méconnu, cher et compliqué. De plus, il n’y a ni contrôle ni sanction face aux multiples copies. Ce phénomène décourage les artisans et freine le développement de leurs activités.
Bien conscients que l’amélioration de leurs conditions de vie passe par une évolution et une formalisation de leur secteur, les artisans ont décidé de s’organiser. Le CITE, ONG malgache, et le GRET, membre du CFSI, les appuient dans leur démarche. Structurés en groupements, ils parviennent à dialoguer avec les services de l’état en charge de l’artisanat afin de résoudre leurs préoccupations majeures. Par exemple, le CITE forme les représentants des artisans pour qu’ils obtiennent de l’état la labellisation des produits artisanaux et des mesures de contrôle et de sanction.
La mobilisation de ces acteurs, longtemps « insignifiants », « ignorés » et « impuissants », leur structuration et leur reconnaissance constituent d’ores et déjà un fait marquant. La société civile malgache peut compter sur cette nouvelle « voix collective » pour influer sur le développement du pays.
Le CFSI finance ce projet visant à renforcer des associations locales à hauteur de 108 000 € (2011 – 2013).