Partout dans le monde, nous avons fêté la Journée internationale du droit des femmes le 8 mars 2016. Cette journée rappelle leur rôle central en tant que citoyennes, actrices économiques et sociales de la société.
Les femmes sont aussi au cœur des enjeux du changement climatique et du développement durable de nos sociétés.
Premières victimes du dérèglement climatique (du fait de leur ruralité ou de leur précarité : 70% d’entre elles vivent avec moins de 1 dollar par jour), elles en sont pourtant les actrices incontournables capables de mettre en œuvre quotidiennement des innovations sur le terrain.
Le CFSI a décidé de leur rendre hommage en valorisant leur contribution dans les projets soutenus. En plus d’un soutien financier, le CFSI cherche à travers ses programmes à valoriser la participation de ces femmes entrepreneuses aux espaces de concertation et de décision. Il contribue également à leur émancipation en favorisant leur accès à l’éducation, à la formation professionnelle, aux ressources économiques et productives.
Le témoignage de Fatima Abdoul-Habib, présidente de la société coopérative Herey-Tangam, qui a participé au projet « autonomie des femmes de Gao par le maraîchage agro-écologique » au Mali en est un bon exemple.
« Dans mon village de Tacharane, l’activité des femmes reste souvent cantonnée aux travaux domestiques : s’occuper des enfants et du logis. Nos femmes dépendent donc beaucoup de leurs maris et ne sont jamais autonomes financièrement. Pour moi, encourager les femmes à participer à la production maraîchère du village et nous regrouper dans une organisation coopérative forte est le seul moyen d’entrainer la femme paysanne à s’autogérer, à obtenir des revenus, et donc à avoir aussi droit à la prise de décisions dans la famille.
Grâce à l’appui de l’Union des groupements maraîcher de Gao (UGM) et de ses partenaires (Autre terre, Comité Français pour la Solidarité Internationale), six femmes membres de notre association savent désormais parfaitement lire, écrire et gérer les comptes de la coopérative de façon transparente et autonome. Cela nous a permis de négocier des crédits, par exemple pour embaucher.
L’accompagnement et les formations de l’UGM nous ont appris à maîtriser les techniques de production agroécologique, qui demandent moins de moyens financiers et nous permettent de produire sainement en préservant nos sols.
Les bénéfices de cette année ont permis de redistribuer à chaque membre la somme de 89 717 FCFA (soit 137 €) après six mois de production. Cela représente une somme importante et un gain en efficience, car les femmes ne travaillent qu’un quart de leur temps sur le jardin. Grâce à cet argent, certaines ont pu monter ou renforcer des petits commerces, d’autres ont acheté du matériel scolaire.
Ce projet a changé le quotidien des femmes car il a contribué à leur donner de l’autonomie dans la gestion du budget familial. Mais il a aussi renforcé leurs droits et capacités de décision au sein des familles et dans les organisations du village. Elles participent aujourd’hui plus activement aux réunions et assemblées générales. Sur les vingt-deux associations membres de l’UGM concernées par le projet, 467 femmes ont bénéficié de formations ».
Aidez-nous à soutenir ces femmes dans leurs projets de développement durable.