Le CFSI s’engage aux côtés de la CGT sur plusieurs projets portant sur la défense de la santé et de la sécurité des travailleurs ruraux. Le 15 novembre 2017, il a co-organisé avec Action Aid Peuples Solidaires, Artisans du Monde, Banana Link et la CGT, une journée destinée à faire connaître et reconnaître deux textes internationaux :
- la déclaration sur les droits des paysans et des travailleurs ruraux
- la convention 184 de l’OIT sur la santé et la sécurité dans l’agriculture
Gloria Maria Garcia, syndicaliste au Honduras et invitée internationale dans le cadre du festival ALIMENTERRE, nous livre un témoignage poignant sur les conditions de travail des femmes dans les bananeraies en Amérique latine.
4 millions de personnes dans le monde dépendent de la filière de la banane. Les 600 000 travailleurs directs sont confrontés à la difficulté d’obtenir une juste rémunération de leur travail et aux risques quotidiens pour leur santé et leur sécurité, notamment du fait des charges lourdes et de l’utilisation massive de pesticides.
Concernant les femmes, elles doivent de plus faire face à des problèmes de discrimination à l’embauche, de harcèlement sexuel, d’un accès limité au congé maternité. Leur faible représentation dans les espaces syndicaux ne leur permet pas de faire valoir correctement leurs droits.
Ainsi, majoritairement recrutés sur les chaînes d’emballage, elles travaillent jusqu’à 14h par jour dans une atmosphère de 35 à 40 degrés. Le port de charges lourdes, supérieures à 40 kg, leur provoque des descentes d’organes, des varices, des douleurs aux épaules et des syndromes de canal carpien. Les mains constamment plongées dans l’eau sont attaquées par les fongicides et pesticides. Ces derniers menacent leurs poumons, leur fertilité, provoquent des déformations congénitales ou encore la puberté précoce chez les enfants. L’absence de protection sociale ne leur permet pas de conserver leur poste en cas d’atteinte grave à leur santé.
D’ailleurs, alors qu’elles constituaient 60 % de la main d’œuvre il y a 15 ans, les femmes n’en représentent plus que 7 %. Les employeurs ne souhaitant pas compter des femmes enceintes dans leurs effectifs.
Gloria Maria Garcia, membre de la Coordination latino-américaine des travailleurs-ses de la banane (COLSIBA) souligne l’importance de l’action des ONG pour soutenir la représentation syndicale dans les plantations. Ainsi, le Honduras est devenu pionnier s’agissant de la protection et de l’engagement syndical spécifiquement féminin.
A ce titre, la campagne campagne Le juste fruit portée par Action Aid, , vise à améliorer les conditions de vie et de travail des centaines de milliers de personnes qui cultivent, récoltent et conditionnent les fruits tropicaux que nous achetons au quotidien. Vous aussi, rejoignez le mouvement !