Créé en 1960 suite à l’appel de la FAO pour lutter contre la faim, le Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI) intervient sur deux thématiques majeures : la promotion d’une agriculture et d’une alimentation durables et solidaires et le renforcement des sociétés civiles. Reconnu d’utilité publique, le CFSI rassemble 24 organisations membres (associations issues de la société civile ou représentant des collectivités territoriales, syndicats). Depuis sa création en 1960, il sensibilise et mobilise l’opinion publique pour la défense du droit à l’alimentation et la lutte contre les inégalités. En tant que plateforme pluri-acteurs, il fédère les organisations autour de valeurs communes en faveur des droits humains et contre les inégalités, finance les actions de coopération, de sensibilisation et de plaidoyer, propose des espaces d’échanges, de réflexion et de production de connaissances à partir de l’expérience de terrain.
Terres nourricières, le programme à évaluer
Le programme Terres Nourricières est cofinancé par l’Agence Française de Développement depuis 2013. Il s’inscrit dans la ligne « structuration du milieu associatif » (SMA). Le budget triennal de la troisième phase (10/2019 – 06/2023) est de 4 millions d’Euros co-financé par l’AFD, le CFSI (donateurs), des bailleurs privés (dont la Fondation de France partenaire d’un des volets du programmes) et les partenaires impliqués dans les initiatives mis en œuvre.
Le programme a pour finalité de contribuer à la structuration du milieu associatif engagé sur les enjeux agricoles et alimentaires. Il articule trois modes d’action :
- soutien aux innovations locales et paysannes en Afrique de l’Ouest incluant des actions de capitalisation dans le cadre du programme de promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest (Pafao) ;
- plaidoyer auprès des responsables politiques et économiques français en faveur d’un développement des filières ouest-africaines ;
- sensibilisation des citoyens afin qu’ils adoptent des comportements favorables à des systèmes alimentaires durables en Afrique de l’Ouest.
La phase actuelle privilégie comme axes thématiques le consommer local et les systèmes alimentaires territorialisés. Son objectif global concerne le renforcement des réseaux français et ouest-africains engagés dans la réalisation du droit à l’alimentation et des ODD, à travers notamment la promotion d’une alimentation produite localement dans les pays du Sud, dans le respect de l’environnement et de conditions de travail décentes.
Cette troisième phase vise plus spécifiquement à :
- renforcer la capacité des réseaux et des organisations en Afrique de l’Ouest pour qu’ils participent à la mise en place de systèmes alimentaires territorialisés durables et s’inscrivent dans des dynamiques de changement d’échelle du consommer local (programme Pafao) ;
- renforcer la capacité des réseaux et des organisations en France en appui à ces initiatives ouest-africaines pour influencer les politiques françaises et européennes, sensibiliser et mobiliser les citoyens et (futurs) professionnels agricoles aux enjeux agricoles et alimentaires (ALIMENTERRE) et renforcer les synergies entre des organisations de solidarité internationale et des acteurs de la transition agricole et alimentaire ;
- renforcer les synergies entre les réseaux français et ouest africains mobilisés en faveur du consommer local comme moyen de réalisation du droit à l’alimentation à travers une « mutuelle de connaissances » afin de produire et diffuser des connaissances adaptées aux cibles et structurer les réseaux français et ouest africains pour soutenir le développement de la filière Lait local en Afrique de l’Ouest.
Evaluation
Objet L’évaluation comprendra à la fois une analyse rétrospective et un volet prospectif. Elle doit contribuer à formaliser les apprentissages de cette nouvelle phase, valoriser les résultats des différentes activités et les effets du programme sur la structuration des réseaux et formuler des recommandations pour la suite du programme.
Suivi de l’évaluation Un comité de pilotage sera mis en place, composé de l’équipe salariée du CFSI, de membres du CFSI, du comité stratégique Terres nourricières, ainsi que de représentants des partenaires impliqués dans le projet (réseau ALIMENTERRE, Pafao, de plaidoyer, Fondation de France).
Processus Il est attendu du ou des évaluateurs retenu (s) / évaluatrices retenues :
- une note de cadrage rédigée sur la base de la documentation existante et le cas échéant d’un entretien avec des membres du comité de pilotage de l’évaluation. Cette note de cadrage détaillera sa compréhension de la mission et la méthodologie proposée. Elle sera présentée au comité de suivi pour validation ;
- des entretiens et / ou des ateliers avec les membres du CFSI, certains de leurs partenaires internationaux, des personnes ressources du programme, des partenaires du programme en France (bailleurs actuels et potentiels, think tank, centres de formation, réseaux pluriacteurs etc.).
- un rapport provisoire, qui fera l’objet d’un échange avec le comité de pilotage de l’évaluation puis un rapport final. Le rapport final sera présenté aux membres du CFSI lors d’un temps d’échange dédié.
Profils recherchés pour cette mission
Le CFSI recrute une équipe de consultants ou consultantes réunissant ensemble les compétences et expériences suivantes : évaluation de programmes ;
- connaissance avérée des démarches de structuration de réseaux et renforcement de capacités, notamment du panorama associatif français
- connaissance des démarches d’éducation à la citoyenneté et la solidarité internationale, de plaidoyer ;
- très bonne connaissance des enjeux agricoles et alimentaires en France et à l’international, en particulier en Afrique de l’Ouest, et des différents acteurs et réseaux ;
- très bonne connaissance des contextes sociopolitiques français et ouest-africains ;
- rigueur méthodologique adaptée à la compréhension de programmes complexes à acteurs multiples. Cela suppose notamment de ne pas confondre le niveau du programme lui même (qui fait l’objet de la présente évaluation) avec le niveau des projets soutenus par le programme.
Pour des raisons évidentes d’indépendance et d’externalité de l’exercice d’évaluation, les personnes adhérentes ou salariées d’organisations parties prenantes du programme ne peuvent pas concourir à cet appel. L’évaluation se déroule en France et suppose la présence sur place du ou des consultants / consultantes.