« Depuis plus de 20 ans, le SPERI et ses partenaires travaillent à protéger les minorités et communautés indigènes des montagnes et forêts vietnamiennes des agressions de multinationales telles que Monsanto, Sygenta ou encore Dekalb. Ces dernières s’accaparent les terres, imposent des modes de cultures intensives privilégiant les OGM et incitent les paysans à entrer dans la spirale de l’endettement pour avoir accès aux semences.Cette menace, qui pèse sur le droit à la terre de ces communautés, pourrait bien sonner le glas de nos efforts pour développer l’agro écologie dans ces régions et préserver l’environnement. »
Invitée comme experte internationale du festival ALIMENTERRE, c’est, le visage grave, que la vietnamienne Kien Dang témoigne de la situation dans son pays et explique qu’il est encore possible d’agir en mobilisant les jeunes.
Oumy Seck, grande gagnante du Prix Marjolaine 2016 – dont le CFSI est partenaire – aborde une autre problématique : « Au Sénégal, ce qui nous préoccupe, c’est le niveau de malnutrition des populations pauvres dans les villes. Le CEDD – son organisation favorise la création de jardins partagés en ville pour sensibiliser et permettre à ces populations de se réapproprier leur alimentation. C’est également un moyen d’agir sur la gestion des déchets, en filtrant les eaux ou réutilisant les contenants plastiques dans les potagers. Il n’y a qu’en mobilisant les citoyens que l’on pourra influer sur les politiques publiques ».
Jusqu’au 27 novembre, Kien Dang (Vietnam) a porté la parole des minorités vietnamiennes en Ile-de-France, Centre Val de Loire, Grand Est et Normandie. Oumy Seck (Sénégal) a partagé son expérience en Bretagne, Nouvelle Aquitaine et dans les Pays de la Loire. Enfin, Aubin Waibena (Togo) qui coordonne le Festival au Togo a présenté ses actions en faveur du consommer local lors les débats en Auvergne-Rhône Alpes, Bourgogne-Franche Comté, Occitanie et PACA.
Fanny Darbois, coordinatrice du Festival au sein du CFSI explique : « La spécificité du Festival ALIMENTERRE est de favoriser des débats sur l’agriculture et l’alimentation avec une ouverture sur l’international. Pour appréhender les causes de la faim dans le monde, il faut une compréhension globale des enjeux sociétaux, environnementaux, économiques et politiques. Nous devons prendre conscience que notre planète est unique et que nous partageons tous des enjeux communs. Les échanges avec des experts et des praticiens internationaux sont essentiels car nous avons beaucoup à apprendre des initiatives qui foisonnent partout dans le monde pour une agriculture et une alimentation durable.»
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