Assassinat de syndicalistes paysans en Amérique latine, suicides d’agriculteurs familiaux indiens qui n’arrivent pas à rembourser leurs dettes faute de revenus décents, expulsion de paysans de leurs terres en Afrique… Les paysans font partie des personnes dont les droits sont les plus massivement violés.
Un combat à hauts risques
Au Honduras, par exemple, les membres de l’organisation paysanne MARCA luttent depuis 1994 pour la restitution de leurs terres dans la vallée de Bajo Aguan. En 2012, l’avocat de MARCA a été tué. Un an plus tard, ce sera le tour de son frère qui a eu le tort de demander « trop » obstinément une enquête sérieuse pour identifier les assassins et obtenir leur condamnation. L’enquête n’a toujours pas avancé et aucun suspect n’a été identifié (Source : rapport de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme, p. 60)
Vers une Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans
Pour défendre leurs droits, le mouvement paysan international La Via Campesina se mobilise depuis 2001 afin d’obtenir l’adoption d’une Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans. En 2012, le Conseil des droits de l’Homme a décidé d’en lancer la rédaction. La France était contre, comme de nombreux pays européens. Le CFSI et la Confédération paysanne, rejoints par d’autres, mènent donc un plaidoyer pour que la France contribue de manière positive à ce processus. La position française est passée de l’opposition à l’abstention lors du renouvellement du mandat du groupe de travail chargé de rédiger la Déclaration, en 2014.
En mai 2016, le CFSI a participé à la réunion annuelle du groupe de travail aux côtés d’organisations paysannes du monde entier. Notre but : soutenir auprès des Etats, dont la France, la version provisoire du texte afin d’éviter qu’il ne soit vidé de son contenu. Nous pourrons évaluer les résultats de notre action en décembre, lors de la publication de la version amendée de la Déclaration.
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