Au Congo Brazzaville, des droits civils pour les populations autochtones
La population autochtone du département de la Sangha représente 9 % des 90 000 habitants recensés en 2017 (source : Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques et FNUAP). Le niveau de pauvreté y est élevé (le revenu moyen d’un ménage est de 2,5 à 5 fois moins élevé que celui du département) et les familles plus nombreuses (7 personnes en moyenne contre 5).
Depuis 2011, la République du Congo s’est dotée d’une loi pour la promotion et la protection des droits des peuples autochtones. Malgré cela, cette population discriminée voit ses droits régulièrement violés ou non respectés.
75 % des personnes autochtones de la Sangha n’ont pas de pièces d’état civil (acte de naissance) ou d’identité (carte nationale) et aucune d’entre elle n’a accès à la terre.
Systématiquement déplacées lors de projets d’extensions urbains, elles ne peuvent vivre d’activités agricoles, principale source de revenu du département. Elles se retrouvent également privées de droit de vote et d’accès à l’éducation ou à des emplois décents, ces activités nécessitant des papiers d’identité en règle.
C’est ainsi qu’elles survivent en travaillant au service d’autres familles en échange de rémunérations en nature. Non considérées, ces personnes n’osent pas fréquenter les administrations ni les services comme les centres de santé ou les écoles de peur d’être rejetées ou moquées.
De leur côté, par manque de moyens et de structuration, les associations des populations autochtones se retrouvent démunies pour améliorer la situation. Porté par l’Association Professionnelle pour la Valorisation des Produits Forestiers et Subsidiaires (APVPS), ce projet a accompagné 8 leaders associatifs à s’approprier le texte de loi pour créer des parcours et des outils de communication, de sensibilisation à l’attention de la population. Ces campagnes de mobilisation ont été renforcées par l’animation d’émissions radios et l’organisation d’une conférence à l’occasion de la Journée Internationale des Populations Autochtones.
12 institutions publiques ont été impliquées dans la mise en œuvre du projet, notamment l’établissement des actes de naissance et les cartes nationales d’identité et l’octroi des terres aux autochtones. 500 personnes ont pu profiter d’une sensibilisation à leurs droits. 1 000 personnes ont obtenu leur acte de naissance et 600 une carte d’identité. 4 titres de propriété ont été délivrés aux communautés.
En juillet 2019, le gouvernement congolais a pris des décrets d’application accordant sur le papier des droits à participer à la vie collective. Grâce à ce projet, c’est un meilleur vivre ensemble qui a été rendu possible, dans le respect de tous et de lutte contre des inégalités.
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