En Guinée-Bissau, des femmes se mobilisent pour défendre une huile de palme durable
Dans la région de Cacheu au nord de la Guinée-Bissau, 600 femmes vivent de l’extraction et de la transformation de l’huile de palme. La forêt où poussent les palmiers sauvages occupe 8 % du territoire.
Riche en vitamines A et E, l’huile de palme est centrale dans l’alimentation et la culture des familles rurales. Pourtant, à cause d’un équipement peu adapté, les travaux de cueillette, de transformation et de conservation des fruits à huile sont pénibles et exigeants. Le rendement est faible.
L’activité traditionnelle de ces femmes est concurrencée par l’huile de palme industrielle de Côte d’Ivoire et menacée par la déforestation en faveur de la production de bois de charpente.
Le Grdr, membre du CFSI, accompagne ces femmes depuis 2015 afin qu’elles conservent et développent leur activité vers les marchés de la région. En certifiant leur production « huile de palme durable et de qualité », l’objectif est non seulement de préserver la biodiversité de la forêt mais également de nourrir les populations locales avec des produits à prix accessibles et de bonne qualité nutritionnelle.
Presse, fûts, bassines, seaux, tamis, bâches, brouettes … La première phase du projet s’est concentrée sur la fourniture de matériel et la formation des femmes aux techniques de production.
« Avec la presse, on produit plus rapidement, sans difficultés et avec un meilleur rendement. Les bâches reçues sont de très bonne qualité et ont beaucoup aidé à la production d’huile de palme propre car le séchage des noix se faisait à même le sol et en cas d’averse, on ramassait le sol en même temps. Les brouettes ont été très utiles dans le transport des noix de palme mais aussi de l’huile produite vers la route pour la commercialisation. Les unités de transformation ont regroupé l’ensemble des productrices dans un seul lieu, facilité la production surtout pendant la saison des pluies et ont servi à protéger contre les contaminations bactériennes », témoigne Ana Gomes, membre du comité de gestion des équipements du groupement Batoumnafood de Bounocli.
La seconde étape consiste désormais à développer les débouchés commerciaux, en ciblant plus particulièrement les marchés de Canchungo, Bissau et Ziguinchor (Sénégal). Il s’agit de renforcer les capacités de négociation des femmes avec les autres acteurs de la filière : service de l’État, distributeurs, organisations de consommateurs afin de promouvoir leurs produits.
Au total, ce projet ambitionne de soutenir 480 familles jusqu’à fin 2020. Pour que ces femmes conservent leur indépendance, elles ont besoin de votre soutien.
Pour en savoir plus sur ce projet, lisez l'interview de Abdou Seydou Mané, référent « développement rural » au Grdr.
Ce projet fait partie des projets sélectionnés dans le cadre du programme CFSI-Fondation de France « Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest ». Pour soutenir de nouvelles initiatives, le CFSI a besoin de votre soutien. Faîtes un don !