projection ALIMENTERRE à Lomé en novembre 2022 - Oadel

L’Oadel, une organisation pour l’alimentation et le développement local au Togo soutenue par le CFSI depuis de nombreuses années (voir ici et ici l’interview de son directeur Tata Amétoenyenou), participe chaque année activement au festival ALIMENTERRE.

A cette occasion, une projection-débat a été organisée le 17 novembre 2022 à Lomé autour du documentaire réalisé par Bernard CrutzenPour quelques bananes de plus, scandale du chlordécone.

La séance et les échanges ont été animés par Essoro Jacques Asssih, chargé de programme « Education à la nutrition et au droit à l’alimentation » à l’Oadel. Elle a été précédée par plusieurs autres, également organisées à Lomé, et a été suivie par d’autres diffusions jusqu’au 30 novembre 2022. Jusqu’ici, ces diffusions ont attiré un public divers et varié allant des ministres togolais concernés par les enjeux liés à l’alimentation, des universitaires, des ONG locales, des élus communaux jusqu’aux écoliers.

 « Les pesticides, ce n’est pas seulement l’affaire des paysans, c’est l’affaire de tous »

intervenant à la projection ALIMENTERRE à Lomé en novembre 2022 - Oadel Le film met en lumière les effets du chlordécone, longtemps utilisé dans les bananeraies antillaises, sur la santé des producteurs, des consommateurs et des sols. Le pesticide a également été exporté et utilisé en Afrique mais d’autres analogies peuvent être faites entre la situation illustrée par le documentaire et ce que l’on observe aujourd’hui dans le contexte togolais. L’animateur s’est d’ailleurs appuyé sur cela pour conduire la séance. C’est ainsi qu’au moment des discussions, il est revenu sur le fait que les planteurs de bananes avaient continué à utiliser le chlordécone plusieurs années après son interdiction sur le territoire français. Au Togo aussi, les agriculteurs continuent à se procurer et à traiter leurs parcelles avec des substances prohibées par la loi tel que le glyphosate faute d’alternatives plus efficaces, mais à quel prix ? L’exposition à ces intrants met en péril leur santé et diminue progressivement les capacités productives des sols. Les externalités négatives de l’usage des pesticides et insecticides (prohibés ou non) peuvent être décuplés chez les consommateurs en raison du non-respect des règles de posologie des produits par certains producteurs. Cela a amené l’animateur à rappeler à son auditoire, que « les pesticides, ce n’est pas seulement l’affaire des paysans, c’est l’affaire de tous ! ». Tout un chacun doit rester vigilant.

Une entrée pour la promotion du « Consommer local »

Le film de Bernard Crutzen montre que ce scandale sanitaire a conduit peu à peu des consommateurs antillais à se détourner des productions locales au profit des produits importés afin de limiter leur exposition au chlordécone. Afin d’éviter aux Togolais d’en venir à ce que l’un des témoins du film a appelé le « racisme alimentaire », des astuces telle que la production en vue de l’autoconsommation ont été données au public pour réduire l’ingestion d’intrants nocifs pour leur santé.

oadelMême si des comportements déviants peuvent être observés au Togo, ils restent minoritaires et les quantités de pesticides et d’insecticides chimiques employées par les agriculteurs togolais restent très en deçà des celles utilisées dans nos pays du Nord. Ainsi, le moyen le plus aisé de réduire l’exposition à ces substances reste la consommation de produits agricoles locaux. Ces séances ALIMENTERRE sont d’ailleurs l’occasion pour l’Oadel de faire déguster au public des pâtisseries et des pains à base de céréales locales.

Parmi les thématiques abordées, le festival ALIMENTERRE 2022 a insisté sur la nécessité de rendre accessible pour toutes et tous une alimentation saine, en quantité suffisante et à coûts abordables au Nord comme au Sud. Afin que cet événement puisse perdurer et essaimer, nous avons besoin de votre soutien. 

Le festival ALIMENTERRE bénéficie du soutien de l’Agence Française de Développement, du fonds de dotation Biocoop, de la Fondation Daniel et Nina Carasso, de la Fondation Léa Nature et d’Olga.

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